Ce vendredi après-midi, la salle d'audience était quasiment pleine. Et pour cause, plus d'un dizaine de femmes se sont plaintes d'agressions de la part de l'accusé. L'homme reconnaît les faits qui lui sont reprochés, entre fin août et début octobre.
C'est sur le chemin de halage entre Rennes et Saint-Grégoire que le prévenu a principalement commis les faits qui lui sont reprochés. La majorité des femmes agressées l'ont été alors qu'elles pratiquaient leur jogging habituel.
Le prévenu aurait commis ces agressions, en l'état des mains aux fesses ou des attouchements plus prononcés, entre la fin du mois d'août et la mi-octobre 2018.
Le 10 octobre 2018, une des plaignantes aurait été agressée par l'homme aujourd'hui dans le box des accusés.
Alertée, la police a mis en place des patrouilles récurrentes dans les jours suivants permettant l'interpellation du suspect et son placement en garde-à-vue.
Des lunettes de soleil et un livre...
Des perquisitions à son domicile et dans sa voiture ont mis au jour des éléments confortant les dires des plaignantes. Les policiers ont découvert des lunettes de soleil que l'agresseur portait selon les femmes agressées. Les enquêteurs ont également mis la main sur un livre intitulé "The Big Butt Book" ("le livre des grosses fesses").
Un homme "timide et complexé"
Dans le box des accusés, le jeune homme de 27 ans reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Déjà condamné en 2012 pour des faits similaires, il avait dû suivre un examen psychologique. Il avait écopé de sursis avec mise à l'épreuve.
Il présente le profil d'un homme inséré. Il a passé un baccalauréat puis une licence de physique. Il a cependant stoppé ses études il y a deux ans pour commencer une vie professionnelle. Il était salarié d'un magasin depuis un an et demi.
Sa vie sentimentale affiche un autre visage. Il s'est décrit comme "timide et complexé par son physique". Une situation qui entraîne une "difficulté pour aborder les femmes".
Il était pourtant en couple depuis 2 ans et demi mais a souhaité se séparer de sa compagne deux semaines après avoir commencé ses agressions sur les victimes.
Des victimes traumatisées
Des victimes qui se sentent bouleversées. L'une a déclaré, très émue, "continuer à faire des cauchemars la nuit." Cette dernière aurait été agressée deux fois par le prévenu, la première fois au pied de son immeuble, provoquant un véritable traumatisme.
Une autre des victimes est quant à elle professeure en collège. Le fait d'avoir été agressée par derrière lors de son jogging a entraîné chez elle une méfiance vis à vis de toute personne se trouvant dans son dos, notamment dans des files d'attente ou lorsque l'un de ses élèves passe derrière elle.
L'expérience de la prison
Le prévenu, en détention provisoire depuis le 26 octobre dernier, a déclaré au président du tribunal que cette incarcération lui a "donné du recul sur ses actes avec la confrontation qu'il a eu avec d'autres prisonniers."
Le jugement devait être mis en délibéré.